LA CHUTE DU “LÉOPARD” : MOBUTU, LE DICTATEUR LE PLUS EXTRAORDINAIRE D’AFRIQUE | MICHELA WRONG | GPTV

LA CHUTE DU “LÉOPARD” : MOBUTU, LE DICTATEUR LE PLUS EXTRAORDINAIRE D’AFRIQUE | MICHELA WRONG | GPTV

Le 15 mars à 19h, Michela Wrong est l’invitée de La Grande Émission animée par Nicolas Stoquer, en direct sur Géopolitique Profonde.

Michela Wrong est une journaliste anglaise (Reuters, BBC, Financial Times) connue dans le monde entier pour sa connaissance de l’Afrique. Elle a couvert à la fois les derniers jours du dictateur Mobutu et le génocide au Rwanda et a reçu le prix James Cameron 2010 « pour sa vision morale et son intégrité professionnelle ». Elle a écrit « Rwanda : Assassins sans frontières ».

Un règne entre ruse et brutalité

Mobutu Sese Seko a incarné le parfait archétype du despote africain, alternant séduction et répression pour asseoir son pouvoir absolu. Après son coup d’État en 1965, il a imposé un régime autoritaire où l’État et sa personne ne faisaient qu’un. Jouant habilement des rivalités de la Guerre froide, il a charmé les puissances occidentales, leur garantissant une stabilité apparente en échange de leur soutien financier et militaire. Pendant que la population sombrait dans la misère, Mobutu vivait dans un faste délirant, se faisant bâtir un palais au cœur de la jungle, festoyant sur fonds publics pendant que son pays s’effondrait sous le poids de la corruption et du clientélisme.

Derrière son apparente modernisation du Zaïre, il a méthodiquement écrasé toute opposition. Par la cooptation ou l’intimidation, il a neutralisé ses rivaux politiques et instauré une dictature qui ne souffrait aucune contestation. Sa capacité à manipuler autant ses alliés étrangers que son propre peuple a fait de lui un maître du double jeu, oscillant entre l’image d’un père protecteur et celle d’un tyran impitoyable.

Une idéologie taillée sur mesure

Mobutu ne s’est pas contenté de gouverner par la force. Il a façonné une doctrine politique hybride, destinée à légitimer son emprise. Sous couvert de nationalisme, il a prôné une « authenticité zaïroise », purgeant les influences coloniales et imposant une africanisation forcée des noms et des modes de vie. Cette stratégie lui a permis de se positionner comme l’incarnation même de l’identité nationale, écrasant ainsi toute velléité régionaliste ou ethnique qui aurait pu fragiliser son pouvoir.

Son slogan « ni droite ni gauche » lui a permis de naviguer entre les idéologies, rejetant autant le capitalisme que le communisme, tout en acceptant volontiers les financements américains pour contrer l’influence soviétique en Afrique centrale. Ce pragmatisme idéologique, habilement déguisé en révolution nationale, a servi de modèle à de nombreux dirigeants africains, qui ont adopté une gouvernance fondée sur le culte du chef, la mise en scène du pouvoir et la confiscation des richesses.

Un héritage qui hante l’Afrique des Grands Lacs

Mobutu a disparu en 1997, mais son ombre plane encore sur la région. Sa chute a plongé le Zaïre, devenu République démocratique du Congo, dans un chaos dont il ne s’est jamais relevé. Son pillage systématique du pays a laissé une économie exsangue, tandis que l’absence d’institutions solides a favorisé l’émergence de conflits interminables. Les guerres qui ont suivi son départ ont transformé l’Afrique centrale en un champ de bataille où s’affrontent milices, armées étrangères et multinationales avides de ressources.

L’analyse de Michela Wrong reste plus que jamais pertinente. Le règne de Mobutu n’a pas seulement détruit le Zaïre, il a installé un modèle de gouvernance prédateur qui continue d’inspirer les régimes corrompus du continent. Son fantôme sardonique hante encore l’Afrique des Grands Lacs, rappelant que le Léopard n’a jamais vraiment quitté sa jungle.

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