Erdogan renouvelle son mandat à la présidence de la Turquie pour 5 ans, après 20 ans de pouvoir
Voici un aperçu rapide et le calendrier de ce qui nous attendait dimanche 28 Mai, compilés par Al Jazeera :
- Le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, cherchait à prolonger de cinq ans ses 20 ans de pouvoir.
- Il affrontait Kemal Kilicdaroglu, 74 ans, principal candidat de l’opposition.
- Lors du premier tour, le 14 mai, Erdogan avait obtenu près de 50 % des voix, suivi par Kilicdaroglu avec environ 45 %.
- Sinan Ogan, un ultranationaliste qui avait été éliminé de la course après être arrivé troisième au premier tour avec 5,2 % des voix, avait apporté son soutien à Erdogan.
- Dimanche, c’était la première fois que les électeurs turcs devaient se rendre aux urnes une deuxième fois pour choisir leur prochain président.
Ouverture du scrutin en Turquie
- Les bureaux de vote ont ouvert à 8h00 et fermé à 17h00.
- La participation a été forte depuis l’ouverture des bureaux de vote, et les observateurs s’attendaient à ce que la participation soit élevée. Le taux de participation a été de 89 % au premier tour.
- Comme le 14 mai, les citoyens turcs vivant à l’étranger ont voté avant le jour du scrutin. Environ 1,9 million d’entre eux ont voté dans 73 pays et aux postes frontières.
- Erdogan et Kilicdaroglu ont tous deux voté, le premier à Istanbul et le second à Ankara.
- Comme il n’y avait que deux candidats en lice, on s’attendait à ce que les résultats soient disponibles plus tôt que lors du premier tour, voire dans la soirée.
Agenda électoral turc
- Le scrutin s’est déroulé sans problème, selon les responsables électoraux.
- Dans la période précédant le premier tour, la campagne a été largement centrée sur l’état de l’économie turque et la réponse aux tremblements de terre dévastateurs de février, qui ont tué des dizaines de milliers de personnes dans le sud du pays.
- La campagne a évolué de manière significative après le premier tour, le sort des réfugiés en Turquie et le « terrorisme » occupant une place prépondérante.
- Le Parti de la justice et du développement (AKP) d’Erdogan et ses alliés ont obtenu la majorité au parlement lors des élections qui se sont tenues il y a deux semaines.
- Le parti AK est arrivé en tête dans 10 des 11 provinces frappées par les tremblements de terre, bien qu’il ait été critiqué pour la lenteur de sa réaction initiale à la catastrophe.
- Pour le second tour, le nombre d’électeurs a augmenté de plus de 47 500 personnes ayant atteint l’âge de 18 ans au cours des deux dernières semaines, ce qui porte l’électorat turc à près de 60,8 millions de personnes.
Les conditions de l’élection
Le vote de dimanche, marquait une première historique, ayant donné lieu à un second et dernier tour pour décider du président de la nation.
Plus tôt dans la journée, le président sortant Recep Tayyip Erdogan a voté à Istanbul, tandis que son principal adversaire Kemal Kilicdaroglu a voté à Ankara.
On s’ attendait à ce que M. Erdogan obtienne un troisième mandat, compte tenu de sa performance au premier tour et, surtout, du fait que le candidat nationaliste turc Sinan Ogan – qui a obtenu de meilleurs résultats que prévu dans l’opposition – ait désormais soutenu M. Erdogan dans sa candidature à l’élection présidentielle.
La faible participation et le manque d’enthousiasme général pour ce second tour constituaient également un climat favorable au président sortant Erdogan.
Lors du premier tour du 14 mai, M. Erdogan a terminé avec une avance de près de cinq points, mais à peine moins que le seuil de 50 % requis pour l’emporter.
Dimanche, M. Erdogan a déclaré :
« C’est une première dans l’histoire démocratique de la Turquie », en déposant son bulletin de vote.
« La Turquie, avec une participation de près de 90 % lors du dernier tour, a magnifiquement démontré sa lutte démocratique et je pense qu’elle fera de même aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Pendant les premières heures du scrutin, des accusations d’irrégularités et de problèmes ont été formulées à divers endroits, ce qui n’est pas inhabituel lors d’une élection nationale turque.
Certains rapports locaux ont fait état d’attaques contre des observateurs du scrutin, et un rapport a fait état d’une personne décédée inscrite sur la liste des électeurs.
Par ailleurs, le procureur général d’Istanbul a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les comptes de médias sociaux diffusant de la « désinformation » juste avant l’ouverture des bureaux de vote.
Alors que plus de 60 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales, un média régional – Middle East Eye – a observé que le taux de participation semblait faible et lent jusqu’à présent.
Cela aurait favorisé le président sortant.
L’équipe de M. Kilicdaroglu s’est emparée de cette question, le candidat tweetant pour demander à ceux qui n’ont pas voté de « se rendre aux urnes » et de ne pas être « paresseux ».
Il a déclaré que l’avenir du pays était en jeu et qu’il était « à portée de main ».
Réélection d’Erdogan confirmée ce dimanche 28 Mai
C’est officiel, selon les médias d’État : Recep Tayyip Erdogan a été réélu président de la Turquie après avoir franchi le seuil des 50 % requis pour l’emporter sur son adversaire Kemal Kilicdaroglu.
Avec 97 % des urnes ouvertes, Erdogan a obtenu 52,1 % des voix contre 47,9 % pour Kilicdaroglu.
Il est le plus ancien président de l’histoire de la Turquie, dépassant déjà de loin le règne du fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Ataturk (15 ans).
Selon son discours de victoire devant une foule de supporters en liesse :
« Nous avons achevé le second tour de l’élection présidentielle avec la faveur de notre nation. Je voudrais exprimer ma gratitude à ma nation pour nous avoir donné un jour de démocratie », a déclaré M. Erdogan.
« Les vainqueurs des élections du 14 mai et du 28 mai sont nos 85 millions de citoyens », a-t-il ajouté.
– CNN
Et un autre moment intéressant du discours :
Scènes des bastions où Erdogan bénéficie d’un large soutien :
Plus tôt dans la journée de dimanche :
Source: Zero Hedge