POURQUOI L’OTAN VEUT PROVOQUER LA GUERRE TOTALE ? | GÉNÉRAL DELAWARDE | LA MATINALE GPTV

Le 10 octobre à 7h, le Général Dominique Delawarde, Pascal Mas et Sébastien Senepart sont les invités de La Matinale animée par Nicolas Stoquer et Raphaël Besliu, sur Géopolitique Profonde. Ils discuteront de la guerre imminente entre l’OTAN et les BRICS, avec un accent particulier sur le conflit Israël-Iran et ses implications géopolitiques.

Le Général Dominique Delawarde, Saint-cyrien de formation, a servi dans les prestigieux chasseurs alpins et la Légion étrangère. Expert en gestion des ressources humaines, il a dirigé des officiers de liaison français aux États-Unis, où il réside régulièrement depuis son départ du service actif. Ayant participé à la crise balkanique de Sarajevo en 1994-1995, il a mené des opérations cruciales à la tête du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins (7ème BCA Bourg-Saint-Maurice à l’époque). En tant qu’ancien chef de la « Situation-Renseignement-Guerre électronique » à l’état-major de planification opérationnelle : son expertise militaire est indiscutable.

Pascal Mas est un expert des dynamiques de pouvoir entre les grandes puissances et s’intéresse particulièrement aux stratégies de résilience des nations face aux pressions extérieures. Il axe ses analyses sur la défense et la souveraineté nationale, avec un accent sur la Russie, qu’il considère comme un modèle de résistance aux influences occidentales.

Sébastien Sénépart est un journaliste spécialisé en géopolitique et en intelligence économique, avec une expertise particulière sur l’Iran, l’Afghanistan et les pays d’influence persane. Diplômé de l’Institut français de géopolitique et ancien élève de l’INALCO, il a développé ses connaissances sur la région asiatique, notamment à travers ses contributions à la revue Conflits. Son travail aborde des questions complexes liées aux conflits armés, aux dynamiques géopolitiques et aux enjeux économiques dans ces zones.

Le conflit Israël-Iran : antagonismes stratégiques et réalignements géopolitiques

Le conflit entre Israël et l’Iran, enraciné depuis des décennies, s’intensifie régulièrement, notamment depuis la révolution islamique de 1979. Les tensions se sont accrues au fil des ans, exacerbées par l’expansion de l’influence régionale de l’Iran et les préoccupations d’Israël concernant le programme nucléaire iranien. Aujourd’hui, le Moyen-Orient est le théâtre d’un affrontement indirect, où la diplomatie et la guerre par procuration façonnent les alliances et les rivalités.

Alors que l’Iran renforce ses relations avec les puissances émergentes du bloc des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), Israël se tourne davantage vers les États-Unis et ses alliés occidentaux pour contenir les ambitions régionales de Téhéran. Les récents accords d’armement, les exercices militaires et les déclarations de soutien aux pays du Golfe illustrent une polarisation croissante, plaçant ces deux nations au cœur d’un jeu stratégique complexe.

Le rôle des BRICS : vers un nouvel ordre mondial ?

Les BRICS, dont les ambitions vont au-delà de la simple coopération économique, cherchent à redéfinir l’ordre international en créant un monde multipolaire. Le rapprochement de l’Iran avec ce bloc marque un changement stratégique majeur. En accédant à un soutien politique et économique accru, l’Iran se positionne comme un acteur pivot, capable de résister aux sanctions internationales et de redéfinir ses alliances régionales.

Les relations économiques, telles que les projets énergétiques et les infrastructures financées par les membres des BRICS, renforcent la résilience de l’Iran face aux pressions occidentales. Cependant, le poids économique croissant de ce groupe soulève également des inquiétudes sur une éventuelle confrontation systémique entre les institutions traditionnelles de l’Occident (comme le FMI et la Banque mondiale) et les alternatives promues par les BRICS.

Israël, l’OTAN et l’implication occidentale : une stratégie de contention

Israël, soutenu par les États-Unis et les membres de l’OTAN, continue d’afficher une posture militaire proactive pour contrer les activités iraniennes au Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Liban. Le rôle de l’OTAN est souvent perçu comme une tentative d’étendre l’influence occidentale dans la région. La récente intensification des exercices militaires conjoints et l’augmentation des ventes d’armes à des alliés stratégiques montrent que la préparation à un conflit direct ou indirect avec l’Iran reste une priorité.

Néanmoins, cette stratégie comporte des risques. L’ingérence de l’OTAN suscite des critiques non seulement en Iran mais aussi parmi certains pays alliés. La situation est d’autant plus complexe que l’Iran, en s’appuyant sur ses alliances avec les BRICS, pourrait exploiter ces tensions pour renforcer sa propre légitimité et sa posture anti-occidentale.

Une nouvelle guerre froide en perspective ?

L’alignement géopolitique qui oppose l’OTAN et les BRICS semble esquisser les contours d’une nouvelle guerre froide, avec Israël et l’Iran comme acteurs centraux d’un conflit par procuration. Si la confrontation reste principalement économique et diplomatique, le risque d’escalade militaire est bien réel, surtout avec des incidents réguliers en Syrie ou dans le Golfe persique. Les efforts pour maintenir un équilibre stratégique se heurtent à une dynamique de surenchère où chaque camp cherche à renforcer ses positions.

L’impact sur les populations est indéniable : dans ce jeu de pouvoir mondial, les citoyens se retrouvent souvent pris en otage par les décisions de leurs gouvernements. Les conséquences économiques, les menaces sécuritaires et les perturbations géopolitiques influencent déjà le quotidien de millions de personnes, tandis que les perspectives de paix semblent de plus en plus incertaines.

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