Le 3 décembre à 20h, Isabelle de Kochko est l’invitée d‘Un Soir Avec Lara sur Géopolitique Profonde pour parler des nombreux usages de l’hypnose, de ses applications thérapeutiques à ses dérives potentielles.
Isabelle de Kochko est spécialiste de l’hypnothérapie, elle a été formée à l’Institut Français d’Hypnose sous la direction de Didier Michaux, élève de Léon Chertok, figure majeure de la discipline. Elle travaille principalement avec des adolescents confrontés à des troubles psychologiques.
Une pratique thérapeutique en plein essor
L’hypnothérapie est de plus en plus utilisée pour traiter divers troubles : douleurs chroniques, stress, dépression, et autres pathologies psychiques. Cette méthode repose sur un état modifié de conscience, appelé « transe » ou « état hypnotique », qui mobilise des mécanismes naturels du cerveau.
Des chiffres récents montrent un intérêt exponentiel de cette pratique. Selon l’Ordre des psychologues, l’hypnose est intégrée dans près de 30 % des traitements psychologiques en France. La rapidité et l’efficacité des résultats expliquent cet engouement, notamment dans les cas de traumatismes sévères ou d’anxiété chronique.
L’hypnose médicale : quand le mental remplace l’anesthésie
L’hypnose est de plus en plus utilisée en médecine comme alternative ou complément à l’anesthésie locale ou générale, offrant des avantages significatifs pour le confort du patient. Elle intervient notamment pour réduire l’anxiété et l’inconfort.
Elle est également employée en chirurgie, qu’il s’agisse de petites interventions ou de procédures plus complexes. Dans ces cas, l’hypnose, combinée à l’anesthésie locale, permet une récupération rapide et limite les effets secondaires liés à l’anesthésie générale.
En outre, elle trouve sa place dans les soins dentaires et le traitement des grands brûlés, où elle contribue à apaiser la douleur et à diminuer l’anxiété. L’hypnose, en réduisant le besoin de médicaments anesthésiques, favorise ainsi une approche plus naturelle et moins invasive des soins médicaux, tout en améliorant l’expérience des patients.
Entre fascination et controverse
Cependant, l’hypnose n’est pas exempte de critiques. Son utilisation historique à des fins non thérapeutiques a souvent suscité des débats. Le projet MK Ultra, mené par la CIA dans les années 1950, alimente encore aujourd’hui les interrogations sur les capacités manipulatrices de cette technique.
Le projet MK Ultra visait à développer des techniques de contrôle mental dans le contexte tendu de la guerre froide, utilisant des méthodes telles que l’hypnose, le LSD, et le conditionnement psychologique, souvent sur des sujets humains à leur insu.
Les récits sur la manipulation mentale ou la dissociation de personnalité continuent de hanter l’imaginaire collectif. Des expériences menées dans des cadres extrêmes, comme les sectes ou certains programmes clandestins, interrogent sur les limites de l’hypnose.
Si l’idée de « contrôler » un individu sous hypnose reste sujette à débat, ces aspects soulèvent des questions essentielles sur l’éthique et les usages détournés de la discipline.
Une discipline encore peu réglementée
Le développement de l’hypnose s’accompagne de nouveaux défis. En France, cette pratique n’est pas encore strictement encadrée, ce qui ouvre la porte à des dérives. De faux praticiens ou des individus non formés exploitent la fascination du public pour l’hypnose à des fins lucratives, voire manipulatrices.
Pour répondre à ces enjeux, les professionnels plaident pour une reconnaissance accrue et un cadre législatif renforcé. L’objectif : protéger les patients et garantir une pratique éthique et professionnelle.
Une réponse
Pourquoi n’avez-vous pas mis le nom de famille de Lara ?
Heureuse qu’elle intervienne un peu plus souvent. (Et là sans M. Stoker pour l’interrompre avec son flot de paroles parfois insupportable).
Vivement qu’elle revienne dans les débats.
Un peu plus de femme et un peu plus de respect pour les femmes à GpTv, merci.