Le 25 décembre à 12h30, Nicolas Stoquer vous donne rendez-vous pour un direct sur Géopolitique Profonde.
Noël : une fête chrétienne enracinée dans le solstice d’hiver
La célébration de Noël au 25 décembre est le fruit d’un syncrétisme assumé, où le christianisme prolonge les traditions païennes pour leur donner un sens nouveau. La fête de la Nativité remplace progressivement des célébrations comme les Saturnales romaines, la fête de Yule germanique ou encore le culte de Mithra.
L’empereur Aurélien avait déjà instauré en 274 le Dies Natalis Solis Invicti, jour de naissance du Soleil invaincu, afin d’unifier les croyances de l’Empire autour d’un culte solaire. En christianisant cette date, l’Église élève Jésus au rang de « Soleil de justice » d’une nouvelle ère. Cette assimilation permet une transition fluide des rituels païens vers la liturgie chrétienne, en maintenant les symboles de lumière et de renouveau associés au solstice d’hiver.
Dès le IVᵉ siècle, la messe de minuit, marquant la naissance du Christ, devient une pierre angulaire du calendrier liturgique. En réalité, aucune source biblique ne précise la date exacte de la naissance de Jésus, et les indices climatiques évoqués dans les Évangiles suggèrent une période loin de l’hiver. Pourtant, le choix stratégique du 25 décembre confirme la volonté de l’Église de se poser en continuité des cultes païens, tout en les dépassant.
Les symboles de la crèche : une dimension spirituelle et cosmique
La crèche et ses personnages sont des symboles puissants inspirés d’héritages culturels variés. Le bœuf et l’âne, bien que non mentionnés dans les Évangiles, proviennent de la prophétie d’Isaïe : « Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne la mangeoire de son maître. » Ils incarnent la reconnaissance instinctive des créatures face au divin. La mangeoire, où repose l’enfant Jésus, évoque la simplicité et le sacrifice, mais rappelle aussi les représentations de divinités nées dans des lieux humbles comme Mithra, jaillissant d’un rocher ou d’une grotte.
Le cadre rural de la crèche renforce l’idée d’une religion accessible à tous, transcendant les hiérarchies sociales et spirituelles. Les bergers présents à la naissance du Christ représentent les premiers croyants, humbles et réceptifs à l’annonce angélique. Ce décor, profondément enraciné dans les traditions de l’époque, reflète un mélange subtil entre les récits bibliques et les mythologies locales.
Les rois mages et le massacre des innocents : mythe et politique
Les récits des rois mages et du massacre des innocents relèvent d’un double objectif : affirmer l’universalité du Christ et dénoncer l’oppression des puissants. Les mages, venus d’Orient, symbolisent les nations païennes se prosternant devant Jésus, reconnaissant en lui le roi des rois. Leur origine perse et leur usage de l’astrologie témoignent d’une récupération du savoir zoroastrien et mithraïque, traditions bien implantées dans l’Empire romain.
Quant au massacre des innocents, il s’agit d’une référence directe aux récits bibliques de l’Exode, où Pharaon ordonne la mort des nouveau-nés hébreux. En mettant en parallèle Hérode et Pharaon, l’Évangile de Matthieu condamne les tyrans tout en glorifiant la figure salvatrice de Jésus, nouveau Moïse.
Une réponse
Oui protégeons les symboles de Noël. Ne changeons rien à nos traditions et merci a géopolitique de ‘ous accompagner dans ce parcours terrifiant. J aime vous écouter ça fait beaucoup de bien. Joyeuses fêtes à vous tous