Le 11 octobre à 12h30, Mike Borowski analyse les sanctions imposées à C8 et l’arrivée de Tiphaine Auzière, belle-fille d’Emmanuel Macron dans l’émission TPMP, comme possible alliance avec l’Élysée pour sauver la chaîne.
TPMP sur la sellette
Depuis plusieurs semaines, une polémique enflamme le paysage médiatique de Touche pas à mon poste (TPMP) et de la chaîne C8. L’émission, animée par Cyril Hanouna, est dans le viseur de l’ARCOM, qui a imposé des sanctions financières lourdes pour des dérapages à répétition. Le Conseil d’État a récemment tranché, confirmant l’amende de 3,5 millions d’euros suite aux insultes proférées en direct par Hanouna contre le député Louis Boyard en novembre 2022. Hanouna n’avait pas hésité à utiliser des termes comme « abruti », « tocard » et « tu es une merde ». Vincent Bolloré, propriétaire de C8, avait tenté de contester cette sanction en invoquant une « erreur d’appréciation », mais cette défense n’a pas convaincu les juges.
Le Conseil d’État a également confirmé une seconde sanction de 500.000 euros pour une séquence de TPMP du 9 mars 2023, où Gérard Fauré, l’ »ex-dealer du Tout-Paris », avait accusé plusieurs personnalités publiques de consommation de drogues, de trafic de stupéfiants, de pédophilie et de consommation d’adrénochrome. Cette séquence a été jugée comme un dérapage dangereux par les autorités audiovisuelles, estimant qu’elle allait bien au-delà des limites de la liberté d’expression. Cyril Hanouna devient ainsi un poids pour le groupe Canal +, cumulant au total 7,5 millions d’euros en amendes.
Une alliance secrète pour contourner l’ARCOM
Pour contrer les attaques répétées de l’ARCOM et sécuriser le renouvellement de la fréquence TNT de C8, Cyril Hanouna aurait trouvé une stratégie imparable : recruter Tiphaine Auzière, fille de Brigitte Macron et belle-fille d’Emmanuel Macron. Un choix pour le moins étrange pour une émission de divertissement connue pour ses dérapages verbaux et ses discussions animées autour de sujets légers. Officiellement, Tiphaine Auzière est présentée comme une « avocate du peuple », censée défendre les points de vue des téléspectateurs. Drôle de paradoxe quand on connaît ses liens familiaux.
Il s’agirait plutôt d’une alliance de convenance avec l’Élysée. Le recrutement de Tiphaine Auzière pourrait en réalité s’apparenter à un deal tacite : l’intégration d’un membre de la famille présidentielle permettrait d’adoucir les relations tendues entre C8 et l’ARCOM. Cette proximité entre le pouvoir politique et l’univers médiatique n’a pas manqué de faire naître des idées de compromission et de manipulation. Une telle manœuvre pourrait en effet constituer une tentative subtile du gouvernement pour contrôler indirectement l’émission et s’assurer une mainmise sur l’un des programmes télévisés les plus influents en termes de formation de l’opinion publique.
Opposition contrôlée ou fausse polémique ?
Tout porte à croire que ces tensions cachent des enjeux bien plus profonds. L’arrivée de Tiphaine Auzière, belle-fille du président, dans une émission aussi décriée que TPMP ne peut que renforcer ce sentiment de théâtre médiatique, où les différends apparents entre les médias et le pouvoir servent à cimenter leur domination sur l’opinion publique. Cette offensive judiciaire de l’ARCOM contre la chaîne de Bolloré pourrait-elle être orchestrée pour donner l’illusion d’une diversité d’opinions dans le paysage médiatique français ?
Les récents épisodes autour de l’émission pourraient n’être qu’une opération de communication pour donner l’illusion d’une diversité d’opinions sur la TNT. L’affaire ne servirait qu’à conforter l’idée d’une pluralité qui n’existe qu’en apparence. C8 est-elle réellement en danger, ou l’Élysée et Bolloré jouent-ils tous ensemble le même jeu ?
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