Un outsider libertarien et chanteur de rock veut remplacer le peso par le dollar
Le peso argentin, déjà à son plus bas niveau historique, s’est envolé immédiatement après la victoire de Javier Milei, un outsider politique d’extrême droite, aux élections primaires du dimanche 13 août.
Il souhaite une révision radicale de l’ensemble du système politique et économique du pays et s’est même engagé à abandonner le peso.
Milei est un candidat libertaire outsider qui chante du rock, un admirateur de Donald Trump et se décrit lui-même comme un anarcho-capitaliste.
Sa victoire aux primaires en vue des élections générales d’octobre est largement considérée comme une punition pour les deux principaux blocs de l’establishment politique argentin – la coalition péroniste de centre-gauche et le bloc d’opposition conservateur « Ensemble pour le changement ».
Après avoir obtenu 30 % des voix, devançant le principal bloc d’opposition conservateur (28 %) et la coalition péroniste au pouvoir, qui est arrivée en troisième position, les médias argentins parlent d’un « tremblement de terre politique. »
Âgé de 52 ans, Milei pourrait également être considéré comme le Ron Paul de la politique argentine, étant donné sa volonté de détruire de manière controversée les institutions de longue date, notamment en promettant d’abolir la banque centrale argentine. Il a également parlé de remplacer le peso par le dollar américain et de privatiser les entreprises publiques.
Les multiples administrations ont supervisé une spirale de plusieurs années vers une crise économique persistante, avec une inflation annuelle supérieure à 115%, et une personne sur quatre vivant dans la pauvreté. Ces derniers mois, le peso s’est effondré au point que les supporters de football étrangers narguent régulièrement les locaux lors des matchs en brûlant et en déchirant la monnaie argentine.
La victoire de Milei, qui est considérée comme un signe clair de ce qui se prépare pour les élections du 22 octobre, qui n’est autre que la tentative des électeurs de « choquer » le système et d’essayer quelque chose de nouveau.
L’effondrement du peso a incité la banque centrale argentine à relever ses taux (à 118 % !) et à dévaluer le taux officiel du peso à 350/USD afin de rassurer les marchés et d’empêcher la propagation d’un vaste mouvement de liquidation d’actifs.
Cela n’a pas encore fonctionné, puisque la chute du peso s’est poursuivie et qu’un ETF argentin négocié aux États-Unis a connu sa plus forte baisse depuis mars 2020.
Lundi14 août, les mesures prises par le gouvernement ont constitué :
« Un changement radical de politique alors qu’il n’a plus les moyens de défendre sa monnaie. »
Cependant, le taux officiel reste dramatiquement déconnecté de la réalité de la valeur perçue dans la rue, le « blue dolar » s’échangeant à près de 600/USD…
Ses opinions très anti-establishment continueront à avoir des répercussions. L’économiste Adriana Dupita prévoit plus d’incertitude à venir en se basant sur la décision de la banque centrale. Dernières actions :
« Si l’on se fie au passé, une forte dépréciation du peso ajouterait certainement une certaine pression inflationniste, mais pas suffisamment pour faire basculer le pays dans l’hyperinflation. Nous estimons qu’une dépréciation de 25 % du peso pourrait ajouter quelque 8 points de pourcentage à l’IPC d’une année sur l’autre un an après la dépréciation, en plus de l’inflation en termes réels si la monnaie reste stable. La majeure partie de l’impact se produirait au cours du premier mois suivant le choc monétaire. »
« Cette pression est pertinente, mais pas suffisante en soi pour déclencher une spirale inflationniste. La hausse des taux d’intérêt annoncée par la BCRA contribue à atténuer le risque d’hyperinflation, mais le problème est que la dévaluation intervient à un moment où la politique budgétaire est laxiste et où l’on s’attend à de nouveaux cycles de dépréciation – illustrés par le plongeon du dollar bleu et alimentés par la perspective d’une dollarisation en cas de victoire de Milei. Cela rend l’impact de la dévaluation sur les prix beaucoup plus incertain. »
Dimanche 13 août, Milei a déclaré à ses partisans :
« Nous avons réussi à construire cette alternative compétitive qui mettra fin à la caste politique parasitaire, voleuse et inutile. »
Bienvenue dans un monde dans lequel un libertarien qui dit qu’il veut brûler la banque centrale et considère que c’est un crime pour le gouvernement d’imprimer de l’argent est en tête des votes parmi les candidats présidentiels argentins.
Protéger votre patrimoine et vos libertés avec des solutions simples et efficaces.
Source : ZeroHedge
